Jour 15 : Après une excellente nuit (vraiment nécessaire) et un petit déjeuner parfait, il est temps d'embarquer nos affaires et de reprendre la route. Ce matin, on met le cap vers le sud.
Une centaine de kilomètres nous sépare de la ville de Québec et sa région.
La ville de Québec peut se vanter d'avoir un patrimoine historique remarquable tout en étant une ville résolument moderne qui ne fait absolument pas ses 400 ans.
Sa région est également riche de nombreux attraits touristiques et sites naturels spectaculaires. Et c'est par sa région que nous commençons nos aventures.
Canyon Saint-Anne
Notre premier arrêt est situé à mi-chemin entre la Baie-Saint-Paul et à l'est de la ville de Québec (à 30 minutes de celle-ci), le canyon est accessible directement sur la route 138 (ticket 13,5$ par adulte).
Les férus de natures seront ici au paradis.
On a l'occasion d'approcher de plus près un canyon sensationnel creusé dans un roc vieux de 1,2 milliards d'année par la majestueuse chute Saint-Anne-du-Nord, haute de 74 mètres.
Pour les plus courageux, il y a évidemment moyen de le visiter en via ferrata ou tyroliennes dont la tyrolienne de l'ours qui surplombe la marmite de géant sur 90 m de long. Adrénaline garanti !
Pour nous, on va se le faire en mode classique "pépère".
Le parcours permet de traverser le canyon à plusieurs endroits à l'aide de trois ponts suspendus dont un à 60 mètres au dessus du gouffre, de nombreuses belvédères permettent également de profiter de points de vue impressionnants sur la rivière et ses torrents et de chasser les arcs-en-ciel qui font partie du décor. Ceci dit, il faut être rapide pour les capturer en photo.
Depuis le fond du canyon, à la hauteur du pont Laurent, une petite séance de step nous attend, il y a un escalier de 187 marches à emprunter pour remonter et retrouver le sentier :)
Lorsqu'on s'écarte des abords de la rivière, une balade en forêt nous en apprend davantage sur l'histoire du parc, sa géologie, sa flore, sa faune.
Sans conteste, c'est un endroit qui mérite clairement le détour et mérite de figurer sur le roadbook des voyageurs de passage.
Site traditionnel Huron
Située seulement à une quinzaine de kilomètres au nord de Québec, notre deuxième et ultime arrêt de la journée nous mène cette fois, à Wendake ("wouëndaké"), la seule communauté huronne-wendat au Canada.
D'une superficie de 1,1 km2, Wendake, réserve autochtone, anciennement appelée Village-Huron ou Village-des-Hurons jusqu'en 1985, est le chef-lieu de la nation huronne-wendat et de son territoire coutumier, le Nionwentsïo.
Tout ce qui touche aux amérindiens m'attire énormément. Et puisqu'on est sur leurs terres, je ne pouvais franchement pas faire l'impasse sur cet endroit.
Ce sera l'occasion d'essayer de s'imprégner de cette partie d'histoire et d'en apprendre un peu sur le peuple native américain qui vit ici.
Au programme, on a prévu une visite du site traditionnel Huron et pour rester dans la même ambiance (pourquoi bouder son plaisir), on passera la nuit au sein du magnifique hôtel des Premières Nations.
Site traditionnel huron ONHOÜA CHETEK8E est une village reconstitué.
En guise d'introduction et de bienvenue, juste à l'entrée, on a assiste à une séance de danse façon pow-wow, à petit renfort de plume et tambour. J'adore !
Ensuite, avant d'emprunter le sentier, les visiteurs sont conviées dans un édifice et sont invités à se faire purifier par le chaman. okay mais que va-t-il nous arriver? Faut avouer que c'est un moment un peu mystique. J'adore aussi!
La visite, à proprement parler, peut alors commencer. Elle se fait en compagnie d'un guide amérindien vêtu d'un costume traditionnel d'époque et permet de découvrir l'histoire, la culture et le mode de vie des Hurons d'hier et d'aujourd'hui.
On y découvre une maison longue, un fumoir à poisson, un séchoir à viande, une hutte de sudation, les moyens de transports de l'époque, la médecine des ancêtres.
Indiens d'Amérique du Nord appartenant au groupe linguistique des Iroquois, les Hurons vivaient le long du Saint-Laurent dans des villages souvent fortifiés, lorsque Jacques Cartier les découvrit en 1534, date à laquelle ils étaient environ 30 000 à 40 000.
Les explorateurs français leurs donnent le nom « Hurons » à cause de leurs cheveux hérissés qui leur rappelaient les hures des sangliers, mais ils s'appelaient eux-mêmes Wendat (« gens qui vivent sur le dos d'une tortue géante »,car ils croyaient que le dos de cette tortue était une île qui portait le monde entier.
Les Hurons cultivaient le maïs, les haricots, les courges, le tournesol et le tabac; la chasse et la pêche jouaient un rôle mineur.
Les communautés se sont installées dans des villages fortifiés composés de maisons longues recouvertes d'écorce. Ces habitations de fortune étaient partagées par des familles élargies dans un système matriarcal.
Les Hurons étaient les ennemis jurés des tribus de la ligue des Iroquois, avec qui ils étaient en concurrence pour le commerce de fourrures. Ils étaient littéralement persécutés par ces deniers.
De nos jours, sur les 3.000 Hurons-Wendats vivant au Québec, +/- la moitié vit à Wendake.
Les Hurons-Wendats de cette région sont connus depuis longtemps pour leur production d'artisanat et d'objets traditionnels, entre autres les mocassins et les raquettes de babiche (peu de cerf).
A la fin du tracé, il y a moyen de s'abandonner (pendant des heures) dans les allées de la boutique d'artisanat et clairement, on a envie de tout emmener : capteur de rêve, objets ou vêtements en cuir, bijoux, totems etc....
Et évidemment, je recommande ce lieu sans hésitations à tous les roadtrippers.
On termine la journée en rejoignant le grandiose et sublime hôtel-Musée des Premières Nations.
Le bâtiment en impose depuis l'extérieur.
Le hall, très lumineux grâce à ses fenêtres du sol au plafond, respire l'authenticité et fait la part belle à un décor simple reprenant çà et là des éléments amérindiens.
Notre chambre est immense, la décoration à la fois sobre et très soignée est inspirée des Premières Nations où on retrouve une peau d'animal sur presque chaque meuble. La baie vitrée donne sur une jolie terrasse le long de la rivière Akiawenrahk'.
Même si on est pas au paradis, ca y ressemble vachement quand même. Qu'est ce qu'on est bien !
Parc de la Chute Montmorency
D'une hauteur de 83 mètres, la chute Montmorency dépasse de 30 mètres les fameuses chutes du Niagara. Elle est la plus haute chute du Québec et se jette directement dans le fleuve Saint-Laurent.
Elle est située sur le territoire du Parc de la Chute-Montmorency, centre touristique géré par la SÉPAQ. L'entrée est gratuite mais le parking est payant.
Accroché au flanc de la falaise, un escalier panoramique de 487 marches (préparez vos fessiers) permet d'observer la chute et ses minuscules filaments annexes sous différents angles. Un long pont suspendu, d'où on entend la chute gronder sous ses pieds, relie les deux côtés du parc. Impressionnant !
Depuis le sommet, non seulement, on passe au dessus de la chute mais on bénéficie également d'un panorama incroyable à 180° qui est vraiment super sympa. On aperçoit las abords de l'île d'Orléans en face et la ville de Québec, au loin, sur la droite.
Même si on y passe pas des heures, cet endroit est certainement un incontournable de la région, à prévoir sans hésitations.
Ville de Quèbec
Fondée en 1608 par l'explorateur français Samuel de Champlain, Québec est une des plus anciennes villes d'Amérique du Nord et seule ville fortifiée au nord de Mexico.
Perchée sur un promontoire au confluent de la rivière Saint-Charles et du Saint-Laurent, la ville de Québec tirerait son nom du mot algonquin "Kebec" qui signifie "là où le fleuve se rétrécit" et pour cause, le Saint-Laurent mesure à peine 1 km de large.
Berceau de l'Amérique française, la "vieille capitale" ne ressemble en rien à ces villes américaines démesurées où les buildings se lancent dans une concurrence effrénée de gigantisme.
Ici, on a vraiment la sensation d'être dans une ville européenne avec ses bâtiments en pierre, ses étroites ruelles pavées bordées de boutiques d'arts et d'artisanats et de bistrots, ses remparts qui regroupent de nombreux bastions, portes et ouvrages défensifs ceinturant toujours le Vieux-Québec. Ce quartier est d'ailleurs classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Toute cette partie est assez "rassemblée" et du coup, mon conseil serait de se laisser déambuler à pied et flâner au gré des ses envies dans toute cette partie.
Ayant assisté à la relève de la garde à Ottawa, on fera l'impasse (sans doute à tort) sur celle de la ville de Québec.
Notre "char" stationné pas loin de la place d'Youville, on pénètre dans le Vieux-Québec intra muros par la porte Saint-Jean (et la rue du même nom) ou par la porte Saint-Louis (et la rue du même nom également). Que l'on emprunte l'une ou l'autre, on est ici dans les plus anciennes rues de la ville.
Terrasse Dufferin et Château Frontenac
Au bout de la promenade des Gouverneurs, on débouche sur la terrasse Dufferin. Une jolie terrasse, de plus de 400 mètres, en plancher de bois parsemée de kiosques et bancs où il fait bon de profiter du magnifique panorama sur le Saint-Laurent et sur la Basse Ville en contre-bas.
Ce belvédère fait face au célébrissime et prestigieux Château Frontenac, du nom de Louis de Buade, comte de Frontenac et ancien gouverneur de la Nouvelle-France (1622-1698). Ce bâtiment est l'emblème incontesté de la ville et l'hôtel le plus photographié au monde.
Le château est un hôtel de luxe depuis son ouverture en 1893. Il compte 610 chambres et ne peut évidement ou malheureusement pas être visité. On peut juste jeter un coup d'œil dans le hall.
Petit-Champlain et place Royale
Empruntez la Côte de la Montagne, une rue sinueuse et très touristique, qui fut pendant plusieurs années la seule artère reliant la Basse-Ville à la Haute-Ville de Québec.
Au milieu de la côte, se trouve l'escalier Casse-Cou qui mène à la rue du Petit-Champlain.
Cet escalier, le plus ancien de Québec, était au départ un sentier abrupt reliant la Basse-Ville au sommet du cap Diamant. Pour faciliter la montée, des marches ont été construites vers 1680.
La rue du Petit-Champlain est une rue pleine de charme où la flânerie est de mise, l'endroit parfait pour magasiner. On trouve de tout : nombreuses boutiques d’artisans locaux, cafés, restaurants. Il y a moyen aussi de se délecter de toutes les déclinaisons du sirop d'érable, miam.
Empruntez la rue Sous le Fort pour rejoindre la Place Royale.
C’est à cet endroit précis que Samuel de Champlain construisit le premier établissement français permanent en Amérique. Érigée le 3 juillet 1608, sa première « habitation » servait à la fois de fort, de magasin, de poste de traite et de résidence. C’est pour cette raison que la place Royale est considérée comme le berceau de l’Amérique française.
Pour remonter vers la haute-ville, on peut emprunter les escaliers qui se trouvent çà et là dans le vieux quartier mais ceux qui le désirent peuvent prendre le funiculaire.
A 5.300 km de la maison, on a même réussi déniché un signe évident que belges et québécois sont vraiment cousins et faits pour s'entendre, un bureau de la délégation Wallonie-Bruxelles dans le Vieux-Québec ! Allo, comme dirait l'autre.
La seule ombre au tableau est....la météo !
Depuis notre arrivée au Canada, on a vraiment eu de la chance. Le soleil nous a accompagné depuis le jour 1 mais il fallait bien qu'à un moment, ca ne soit plus le cas, et bien sûr fallait que ca tombe aujourd'hui. Au menu, un bon coup de fraicheur, vent et....de la pluie. Le début de notre visite se passait bien mais ensuite, on l'a poursuivie en tenue de pingouin. Ca nous a un peu gâché la fin, il faut bien l'avouer.
En retournant à la voiture, on s'est consolé en dégustant une délicieuse poutine et sa petite bière qui va bien.
Il faudra revenir...un jour, c'est plus qu'évident. On a pas eu l'occasion de voir tout ce qu'on voulait.
A bientôt très jolie vieille ville.
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