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ROAD TRIP CANADA - Escale sur la route des baleines

Jour 13 : Le choix de loger ici, à Bergeronnes, s'est fait naturellement pour plusieurs raisons.

 

1/ Cette bourgade est réputée moins connue et donc avec moins de touristes qu'à Tadoussac (à 24 km).

2/ Les villages de Petites et Grandes Bergeronnes font face à une profonde fosse marine très propice aux déplacements des mammifères marins et donc en font un meilleur endroit pour les observer.

3/ On a réservé une croisière d'observation en zodiac avec croisières ESSIPIT. Cette compagnie est opérée par la communauté de la Première Nation Innue.

 

Après avoir terminé la journée d'hier par un délicieux repas, une bonne nuit de sommeil et un parfait petit déjeuner à l'auberge La Rosepierre, la journée s'annonce parfaite.

Avant de passer à l'aventure, quelques explications nécessaires s'imposent.

 

Peut-être qu'un petit rappel rapide de cours de biologie serait la bienvenue. Les cétacés se divisent en 2 catégories : ceux à fanons et ceux à dents.

 

Au sein de cette fameuse Route des baleines, on compte pas moins de 13 espèces qui visitent la région, chaque été, dont certaines d'entres elles sont très fréquemment observées.

 

Dans la catégorie "à fanons", j'ai nommé le petit rorqual (7m), le rorqual à bosse, le rorqual commun (20m) et la plus grosse créature sur terre la baleine bleue (25m).

Pour la catégorie "à dents", il y a le béluga, 2 espèces de dauphins (à nez blanc et à flanc blanc de l'Atlantique)

A côté de ces géants des mers, on pourrait aussi apercevoir des phoques.

 

Ca donne un large panel d'animaux qu'il est possible de croiser en ces eaux et cela, c'est plutôt sympa.

 

Un autre détail qui a toute son importance, il existe une règlementation au sein du parc marin qui impose à la fois la vitesse maximale de navigation mais aussi les distances et vitesses à respecter en présence de mammifères marins. On comprend très vite que c'est quelque chose de très important aux yeux des locaux.

Distance 

 

1/2 mille marin = 926 mètres

 

Vitesse

 

3 nœuds = 5.56 km/h

10 nœuds = 18.52 km/h

25 nœuds = 46.30 km/h

 

L'embarcation ne doit pas se retrouver à moins de 200 m d’un cétacé. Dans certaines conditions, les détenteurs de permis d'entreprise d'excursion en mer peuvent s'approcher à 100m d'une baleine autre que le béluga ou le rorqual bleu.

 

Si le mammifère s'approche par lui-même, l'embarcation doit rester immobile jusqu'au moment où l'animal s'éloigne de lui-même.

Are you ready ? Prêt pour l'aventure !

 

C'est bon là, on a assez clavardé! On y va?

 

Pour cette grande première, évidemment qu'on veut le faire en mode aventure à bord d'un zodiac. On veut être au plus près de l'eau (au cas où un animal viendrait se frotter au bateau) et vivre une expérience unique et hors du commun.

 

L'excursion commence à 11h30 et on doit se présenter 45 minutes avant le départ au quai de l'Archeo Topo, histoire d'enfiler la "tenue de combat", je veux dire par là, veste isothermique, pantalon imperméable, gant et gilet de sauvetage, la totale quoi...tout cela au dessus de vêtements chauds (qui est vivement recommandé).

Même si on est plein mois d'août et qu'il fait vraiment très bon sur le rivage, la température de l'eau du Fleuve Saint Laurent ne dépasse pas les 4-6 degrés.

Autant vous dire qu'on a un look d'enfer :) et, petise cerise sur le gâteau, on (surtout moi) se transforme très vite en "Minions" vivant.  Est ce que je ressemble à Stuart ou à Bob là ? Qu'en pensez-vous ? Fou rire garanti !

 

Autant vous le dire, je suis excitée comme une dingue, là ! A quelques minutes de la montée à bord, je ne tiens plus en place.

J'ai la banaaaaaaana :-)

 

J'attend ce moment avec tellement d'impatience depuis qu'on a posé le pied sur sol canadien que je pourrais sauter comme un kangourou.

Le capitaine de notre zodiac Aventure 7 nous fait un petit briefing sur la sécurité et le déroulement de l'activité.

 

Et puis, 3,2,1, on met les gaz et c'est parti. Cap vers le grand large à fond les ballons, c'est tout simplement GEANT.

La vitesse du zodiac au ras de l'eau procure des sensations vraiment extras, c'est carrément génial !

 

On comprend très vite l'utilité de la combinaison thermique et finalement on est bien content de l'avoir.

Le zodiac se déplace rapidement pour rejoindre un secteur d’observation

 

Après ce qui nous semble être de longues minutes de navigation, on ralentit et c'est là que , tout à coup, les 12 personnes à bord se transforment en lémuriens.

Il n'y a plus un bruit, pas même celui du moteur. On se laisse flotter sur les vagues et on scrute l'horizon à la recherche du grâle !

 

Là encore, les sensations sont vraiment très chouettes. C'est un peu comme si on était dans une chasse au trésor version XXL.

On se demande quand et d'où va-t-on voir surgir un signe de vie!

 

Et puis, soudainement sur ma gauche, au loin, en 1/4 de seconde, on aperçoit une colonne de respiration montée vers le ciel et puis un dos et une queue qui disparait beaucoup trop vite.

C'est très rapide mais magique et inoubliable !

 

On s'est déplacé à plusieurs endroits et on a pu en voire quelques unes (dont une baleine à bosse) qui étaient tout de même assez loin (dommage). J'aurais tellement voulu en voir là, tout à côté du bateau. 

C'est pas grave, ce sera pour une autre fois peut-être, qui sait!

 

L'excursion dure 2 heures pendant lesquelles je suis restée visée sur le bord du zodiac afin d'en prendre plein les yeux.

Franchement, on n'a plus envie de repartir.

 

C'est évidemment une expérience exceptionnelle à recommander sans hésiter, un must de chez must !

On n'a pas testé l'observation sur un plus gros bateau mais franchement, je recommanderais le zodiac à 1001 % à chaque fois.

C'est avec des étoiles dans les yeux et des magnifiques images gravées à tout jamais dans la tête qu'on rentre au port.

 

Merci ESSIPIT pour ces moments inoubliables. On recommencerait bien encore !

 

Après toutes ces émotions, il faut redescendre un peu du petit nuage pour prendre la direction de Tadoussac et aller flâner un peu dans les rues de cette petite ville qui sent bon le Québec.

Tadoussac vient de "Tatoushak" en langue innue, qui signifie monticules en référence à ses dunes rondes.

 

Constituant la porte d'entrée de la Côte-Nord, la petite ville de Tadoussac, est devenue la capitale québécoise de l'observation des baleines. 

De part la situation géographique de son estuaire, la zone est riche en plancton ce qui attire, en nombre, plusieurs espèces de mammifères marins.

 

Le Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM)

On ne peut pas le rater. A l'extérieur, des sculptures de bélugas en grandeur nature vous attendent.

Ce centre est à la fois un centre de recherche et aussi un petit musée afin de mieux faire connaître les cétacés qui viennent ici (régime alimentaire, reproduction, communication etc...). Les côtés plus tristes sont aussi évoqués, comme la dégradation de leur environnement.

 

Indépendamment de l'activité liée aux baleines, la ville dispose également de plusieurs attraits touristiques.

 

La baie

Depuis 1998, l'endroit est reconnu internationalement comme faisant partie du Club des plus belles baies du monde.

 

L' hôtel Tadoussac

Un incontournable et un des symboles de la ville est évidemment le très renommé et typique hôtel Tadoussac que l'on reconnait entre 1.000 de part sa façade blanche et son toit d'un rouge flamboyant.

 

Historiquement, la ville constituait une plaque tournante de rassemblements et un carrefour d’échanges entre Premières Nations, présentes sur le territoire depuis 8 000 ans. Après le passage de Jacques Cartier en 1535, Tadoussac devient un poste de traite des fourrures pour les Européens.

 

Le poste de traite Chauvin

Ici, on peut d'ailleurs visiter une reconstitution du premier poste de traite du Canada, entièrement en bois. La visite est payante et retrace l'histoire des premiers contacts entre colons et amérindiens.

 

La chapelle des Indiens

Construite entre 1747 et 1750, elle est l'une des plus anciennes églises en bois en Amérique du Nord. La visite est gratuite.

 

Sinon, on peut également se sucrer le bec ou déguster une bière d'une micro-brasserie locale en admirant la baie ou carrément assis sur la plage.

 

Il fait vraiment bon s'y balader.

 

Tadoussac est vraiment un des passages obligés pour tout roadtrip dans cette partie du Québec.

On doit malheureusement prendre congé de cette fabuleuse zone d'immersion dans ce monde des géants des mers.

 

Je suis tout de même un peu frustrée de devoir partir aussi vite. J'avoue que là, j'ai fait un mauvais calcul au moment de la programmation du circuit. J'aurais dû ajouter une nuit supplémentaire ici mais, voilà, on est un peu coincé parce qu'une réservation nous attend un peu plus loin.

 

C'est donc avec une petite pointe de "pas assez" qu'on se dirige vers l'embarcadère du traversier.

 

Il faut à peine une dizaine de minutes pour arriver sur l'autre rive, à Baie Sainte Catherine.

Pendant la traversée, il y a encore moyen de bénéficier d'un autre magnifique point de vue sur l'embouchure du fjord que l'on va définitivement quitter.

Ce décor est souligné par une petite escorte de dauphins et petit rorqual à l'avant du bateau pour nous accompagner et en guise d'au revoir.

De retour sur la terre ferme, nous devons maintenant parcourir une bonne centaine de kilomètres pour atteindre notre logement pour la nuit, le gîte au Perchoir.

En cours de route, on décide de faire une petite pause en sortant de la route 138 pour aller se dégourdir les jambes dans le petit hameau de Port-au-Persil, décrit dans certain guide comme un petit joyau de Charlevoix. On est assez curieux de voir cela.

 

Baptisée de cette façon par Samuel de Champlain en raison de l'abondance de livèche écossaise, également connue sous le nom de persil-de-mer, la localité fut fondée dans les années 1810 par Neil McLaren, un immigrant écossais.

 

Après être sorti de la grande route, il faut entamer une descente sinueuse et bien raide pour arriver au cœur du hameau.

 

On découvre alors un charmant port de poche, une rivière en cascade qui s'y jette, un rivage constitué de gros rochers, des chaises en bois typiquement canadiennes.

Un peu plus loin, une petite chapelle presbytérienne (propriété privée) et une chaloupe, enveloppé par la brume, termine de souligner ce décor digne des plus grands tableaux. En 10-15 minutes, la brume a totalement disparue.

On arrive finalement assez tard et assez fatigués au gîte du perchoir où les hôtes nous on attribué la chambre "Fleur de Sable".

 

Située au rez-de-chaussée et équipée de grandes portes vitrées, la chambre est de tout confort et donne sur une grande terrasse côté fleuve Saint-Laurent avec une vue de dingue.

Qu'est ce qu'on est biens !

 

On terminera la journée dans une taverne du coin où on déguste un assortiment de bières de mirco-brasseries locales sur un bon plat qui tient bien au corps :-) Santé !

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